Le temps du voyage, des paysages qui défilent et des routes qui s’enfilent sont familiers pour Amélie Mandeville. Abonnée aux tournées depuis cinq ans, accompagnant sur scène Pierre Lapointe, Coeur de pirate et Vincent Vallières, entre autres, elle livre enfin le fruit d’un projet qu’elle nourrissait depuis longtemps. Poussée d’abord par l’envie de s’amuser d’une création à l’autre au gré des inspirations, elle souhaite maintenant entretenir la liberté de flâner à travers les styles sans attachement. Avancer de morceau en morceau, livrés périodiquement. Explorer, en allant jusqu’au bout de l’idée, jusqu’à ce qu’elle s’enflamme ou qu’elle s’éteigne. Créer dans l’instant, pour reprendre son souffle au bout d’un trajet épuisant et exigeant. C’est ça le plan. No plan is the best plan.
Les influences d’Amélie sont sinueuses, puisées entre le quotidien de sa vie singulière et des sons de ceux qu’elle côtoie, entend ou admire. On s’y perdra au jeu des comparaisons avec la musique d’artistes ici aériens, et là envoûtants ou essoufflant. Sa musique est maîtrisée, intelligente et affirmée. Elle est aussi sensuelle, instinctive et hypnotique. L’équilibre se tient, presque fragile, avec délicatesse.
Faibles est arrivée parce qu’elle devait arriver, prête, au bon moment comme les amours et les échecs que ses paroles évoquent. Planant sur la douceur d’une confidence candide, la voix d’Amélie est soufflée avec clarté. Elle glisse, fluide et forte, avec assurance sur les contours d’une musique qui évoque le temps qui file et qui nous échappe. Les couleurs qu’elle nous chante rappellent celles de souvenirs incandescents, à la fois douloureux et apaisants. Faibles, c’est le répit qu’on s’accorde au bout d’une épreuve, quand on se donne le droit d’aimer ou d’être heureux à nouveau après un événement difficile.
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