LES COMMUNIQUÉS
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Ce groupe à géométrie et à contenu variable est exactement ce qu’il faut à ceux qui peuvent avoir le sens de l’humour sans nécessairement en faire profession! C’est aussi une amorce de solution pour tous ceux qui trouvent que l’ensemble de la musique des années 2000 sonne pareillement!
Loin des effets spéciaux qui peuvent masquer bien des choses, la formation de chansonniers psychédéliques entourant Karlof Galovsky, qui se dit «le galopin de la galette», poète maudit et fier de l’être, n’a pas fini d’étonner. Son premier album, paru en avril 2002, affiche fièrement ses couleurs lo-fi, en MarijuanOscope!
Là n’est pas, toutefois, la première incarnation du Karlof Orchestra. Le trio fondé en 2000 s’affichait paradoxalement comme un quatuor sur son album démo, “Karlof Quartet” paru en 2001. Sous le mode du délire et de la dérision, le groupe iconoclaste de Montréal prend la route en 2000 et participe aux Francouvertes 2001 où il se classe deuxième! Peu après, on les retrouve dans un bar de danseuses nues où ils choisissent de présenter leur nouveau spectacle rebaptisé Sexe’n’Roll pour l’occasion. Devenus un vrai quatuor, ils délaissent pourtant l’appellation de quartet pour se rebaptiser le Karlof Orchestra.
Entre temps, ils signent avec la maison de disques L-Abe et concoctent un premier véritable album qu’ils intitulent “Fuck’n’Shit Baby Love!” en avril 2002. La pochette, pastichant le fameux “Time Out!” de Dave Brubeck, donne le ton: on a affaire à des gens qui ont des références! Musicalement, on ratisse aussi large que les rives de Nirvana, Zappa (“Docteur Pill”) ou plus près de chez nous Leloup, Boucher sans oublier de grinçants clins d’oeil rétro, jazzy ou disco.
Si Karlof vise particulièrement une industrie musicale qui se prend trop au sérieux, avec des titres comme “Riff commercial”, “Quétaine song” ou “Radio Spot #9” il peut aussi se faire plus agressif comme sur la chanson-titre. Construit de façon anarchique, l’album présente pêle-mêle chansons, pastiches de textes ou de sketches radiophoniques: tels “Rock Slave”, “L’éditorial” ou l’hyperréaliste “Bonne Apocalypse!” extraite d’une participation à la soirée du 31 décembre 2000 sur les ondes de CIBL.
Sur scène, le K.O. se produit dans des lieux aussi différents que les temples de l’underground montréalais, certains festivals en plein air et les premières parties d’artistes comme Stephen Faulkner, Daniel Boucher ou Mononc’ Serge. Bien que leur musique soit diffusée sur les ondes de quelques radios dont l’émission-phare Bande à part de la SRC, la liberté langagière du trio leur vaut toutefois les foudres de la censure du Bureau de la télévision du Canada qui refuse la version initiale de leur promo télévisée, étant donné l’énoncé du titre de l’album.
Deux ans et quelques changements de personnel plus tard, c’est entouré de trois nouveaux complices, dont certains comptaient parmi les invités de l’album précédent, que Karlof Galovsky réapparaît pour “Fuzzy Trash Pop”. Cette fois les 15 pièces, toujours aussi éclectiques, sont presque toutes des chansons et l’insolence se retrouve davantage au niveau du contenu – évoquant les mythes tant anciens, tels “La chute”, que modernes “Actrice”, “Rock’n Roll” – qu’il ne se loge dans la forme. L’exercice de vocabulaire “Minet” est toutefois des plus évocateurs et si l’auteur peut se faire cynique pour “Les amants requins”, il est carrément iconoclaste dans “Détournement” où une prière séculaire est détournée de son texte pour s’ajuster aux velléités de la vie: «pardonne-nous nos défenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont défoncés…».
Le groupe est constitué de:
Karlof Galovsky: voix, guitare, percussions, etc.
Nicolas Jouannaut: basse, contrebasse
Bruno Pilotte: batterie, guitare 12 cordes, voix, percussions
Éric Rathé: guitares, orgues, piano, percussions, voix
Le groupe a aussi compté dans ses rangs:
Karim Blondy: basse, programmation, échantillonnage, clavier, voix
Lamberto Crosso: batterie, percussions, basse, guitares, voix
Source : Québec Info Musique