Avec bien en vue cette solidarité qu’il entretient vis-à-vis des siens et de ceux qu’il considère comme ses frères, Jay Jay propose sur «Frérots» la rencontre de l’espoir et de son antipode, aux côtés d’un King Fali qui contribue à faire monter l’intensité déjà palpable.
«Frérots» fait l’effet d’un coup de poing. Assortie à son vidéoclip, la track explosive et chargée dresse l’état des lieux. Dans un paysage alternant entre Limoilou et Sherbrooke,Jay Jay et son accolyte King Fali trônent à l’écran sur leur royaume respectif. «C’est plus Sarayevo, ici c’est Kigali. Ici c’est le Québec, du Congo à l’Italie. C’est pas les pyramides, c’est les tours de Bardy». Visualisant le rap et les alliances à travers un œil semblable, les deux jeunes artistes y vont de rimes abruptes, dont le delivery décape tout en provoquant les hochements de la tête. Éloge au fait de ne pas être seul et de pouvoir compter sur les siens, la pièce au rythme pesant écorche autant qu’elle rassure. Entre les deux garçons, un échange à la fois bienveillant et musclé.
Confiant, franc, charismatique et surprenant,Jay Jayest un véritable phénomène.
Endossant les codes de la culture hip hop, tout en les ancrant dans sa réalité qu’on devine parfois dure, le jeune rappeur nous prend aux tripes et ne laisse personne indifférent. «Toujours avec mes frérots, j’suis pas tout seul dans mon vaisseau».
« Notre travail prend tout son sens grâce aux artistes : des passionnés, communicateurs d’émotions peignant des tableaux sonores qui nous font voyager. À nous de les exposer et les faire rayonner! »